Bien-Être. En créant cette marque d’eau de cologne au début des années 60, L’Oréal exprimait une promesse limpide et s’assurait un succès pérenne. Toute la mémoire de l’eau de cologne traditionnelle, parée de multiples bienfaits, affleure dans ce flacon. Elle renvoie à L’Eau de la Reine de Hongrie, chargée de pouvoirs rajeunissants, à L’Eau de Cologne de Jean Marie Farina dont Napoléon usait par litre et qu’il absorbait comme un élixir d’immortalité… Cette marque qui traverse le temps préfigure la quête contemporaine de cette vertu ultime qu’est le bien-être.
Aujourd’hui, la Cologne revient en force sur le marché et n’a jamais cessé de véhiculer dans notre inconscient collectif un désir d’équilibre. Elle est associée à la naturalité, aux savoirs de l’herboriste, à des pouvoirs curatifs. Ces eaux représentent un retour aux simples, un antidote face à une époque complexe et anxiogène. Elle sont plus que jamais plébiscitées par les consommateurs.
Le paradigme bien-être est positionné au cœur du lancement de marques de niche revendiquant la recherche de l’équilibre. The Harmonist a ouvert la voie en replaçant ses adeptes dans un univers régi par des lois ancestrales. Le parfum devient un moyen d’interférer sur les flux d’énergie qui nous gouvernent et de les infléchir. Au départ, il s’agit d’identifier son signe personnel, puis au fil du temps, les parfums qui interragissent avec nos aspirations profondes. Toute la collection est organisée autour des 5 éléments fondamentaux de l’astrologie chinoise et les polarités Yin et Yang. Une promesse de bien-être sur-mesure, qui intègre le vécu, les aspirations et la subjectivité.
Actuellement, les jeunes pousses qui mettent en avant les compositions naturelles – souvent associées à des certifications Bio – fleurissent sur le marché. Elles s’inscrivent dans cette logique de « se faire du bien » et aussi « être en harmonie avec la planète ». Ainsi, 100Bon, Essential Parfums, Acorelle et d’autres, se placent sur ce créneau et s’affirment en tant que « purpose brand », créées autour de convictions et au service d’un vrai projet. Les parfums Hermetica se présentent comme « green, sans alcool, long-lasting, hydratants pour la peau et moléculaires ». Orientées vers la chimie verte, la marque propose aussi de planter un arbre pour chaque flacon acheté. La signature d’Hermetica « Tomorrow Fragrances » est résolument tournée vers l’avenir.
En se réclamant des principes de l’aromachologie, c’est à dire en utilisant l’impact des odeurs sur l’état d’esprit, la jeune marque Anima Vinci fait un pas de plus vers la reconquête de l’âme. Les fragrances sont construites autour de matières-phares qui stimulent la performance, favorisent la concentration ou induisent la relaxation. Le bien-être se présente de façon holistique car le corps et l’esprit sont liés. Les Feel Good Perfume Potions sont accompagnées d’une offre de masterclass où l’on peut s’initier au monde olfactif et à ses connexions historiques à l’esprit. Anima Vinci propose donc une nouvelle expérience de marque.
Dans la même optique, les séances de Yoga olfactivo-sonores conçues par Béatrice Boisserie sont une invitation à « performer le parfum » dans une recherche de sérénité. Finalement, il s’agit d’une invitation à cultiver une vie en accord avec son moi profond, grâce au parfum : un art de vivre total. La marque Floraïku va dans ce sens en associant des rituels inspirés par la cérémonie du thé à ses fragrances.
La promesse de mieux-être, que revendiquent ces multiples initiatives de la niche, risque bien d’éclabousser le mainstream. La dimension bien-être est soluble dans le parfum.
Axelle de Larminat