Par Marie-Bénédicte Gauthier
Du plus délicat au plus rutilant, l’Or s’affiche sur tous les flacons pour rendre l’idée de présent encore plus précieuse.
Un métal fatal ultra convoité
Si l’argent n’a pas d’odeur, l’or fait appel au goût du rare et semble rendre le parfum encore plus précieux. Sublime boule noir floquée d’Or d’Arpège de Lanvin dessinée par Albert Armand Rateau en 1927, flacon iconique Dior J’adore (1999) ou lingot d’or Paco Rabanne en 2008, en plein ère du Bling, le métal précieux est bien une matière de prédilection, surtout en période de fête.
Mais comment l’or, métal favori des Dieux et des hommes ne ferait-il pas rêver ? C’est un symbole éternel, façonné par les meilleurs artisans pour nous faire briller. Tout comme les parfums sont façonnés par les maîtres parfumeurs pour nous offrir une parure olfactive unique : « le meilleur du glam végétal et minéral à fleur de peau en quelque sorte » souligne Jean Philippe Clermont, fondateur de la très belle marque Ateliers des Ors …
Des parfums pépite
Pour les fêtes, les fragrances vont faire de l’ombre aux pièces de haute joaillerie.
Ciselé à quatre mains par Amandine Clerc-Marie et Marie Salamagne chez DSM-Firmenich, I Want Choo est siglé des initiales du célèbre designer de chaussures aux talons infinis. Au cœur de son flacon, un jus scintillant à souhait où la poire fait une entrée remarquée. Bouquet de fleurs blanches, patchouli et santal marquent une empreinte addictive pour fêter les nuits hivernales.
Né en 1997 le mythique Lolita Lempicka imaginé par Annick Menardo, aux saveurs de violette et de réglisse sur fond de praline reste l’un des gourmands cultes de la parfumerie. Façon fruit défendu il se présente dans son flacon pomme, rendu encore plus féerique tout carrossé d’or.
Dans son flacon coquillage absolument ravissant et un rien vintage, Venus de Nina Ricci est la première senteur sortie sous l’ère du directeur artistique de la maison de Couture, Harris Reed. Cousu par Alexandra Monet, Olivier Cresp et Nathalie Lorson, il remet au goût du jour le parfum chypré, modernisé par des notes de magnolia, douce fleur blanche rarement utilisée en parfumerie.
Le Oud est sans doute l’une des matières premières les plus précieuses. Pas étonnant qu’ici, il soit lové dans le flacon signature Armani doré sur tranche. Pour évoquer le travail précieux du couturier, le parfumeur Evelyne Boulanger a voulu l’interpréter comme une riche broderie d’or et d’argent, tout en filigrane, aussi riche que délicat, mêlé de notes de Davana et d’Encens.
Comme son nom l’indique Blue Madeleine est un hommage à la puissance émotionnelle des souvenirs olfactifs. Ici, Marie Salamagne chez DSM-Firmenich l’a infusé de notes de thé noir, cannelle, notes laiteuses et Rose pour un nectar aussi délicat que puissant. Présenté ici en édition limitée, le flacon est estampillé de son symbole hippocampe, hommage au poinçon des maîtres orfèvres pour authentifier l’or le plus pur, le 24K. A noter que comme le reste de la collection, des confettis de feuilles d’or virevoltent dans le flacon, à la façon d’une boule de Noël. Ravissant.
Dans la collection des parfums de Dries Van Noten, l’étoile du Nord qui a su mieux que personne cultiver l’art des combinaisons impossibles entre les différentes matières, Camomille Satin élaboré par Julien Rasquinet et Paul Guerlain chez IFF, mêle avec brio le côté herbacé avec la fleur d’Oranger et la Rose de Turquie. A noter, son fourreau enchanteur comme brodé de fil d’or.