Rencontre avec Sis Fragrances, finaliste au Prix de l’Innovation Responsable pour un Parfum 2024

Par Luce Grossetête

Marque lancée en 2023, Sis Fragrances était un des finalistes du Prix de l’Innovation Responsable pour un Parfum 2024, avec son parfum solide « Romance en Calabre ».

Sa fondatrice, Diane de Landevoisin, revient sur l’importance qu’avait pour elle le fait de candidater à ce Fragrance Foundation Award, et en quoi Sis Fragrances s’inscrit dans une démarche de responsabilité environnementale et sociale.

Diane de Landevoisin, fondatrice de Sis Fragrances

Diane, lorsque vous travailliez sur le projet de lancer votre marque de parfums, qu’est-ce qui était important à vos yeux ?

J’ai toujours eu envie de me lancer dans l’entrepreneuriat. Quand je suis devenue Maman, au moment du Covid, je me suis demandé si c’était le bon moment. Je travaillais dans le secteur des cosmétiques, mais je n’étais pas certaine de me lancer dans ce secteur.

Et puis, je suis partie à Grenade en vacances. Là, je suis entrée dans une parfumerie et j’ai redécouvert le parfum solide. Il y a eu comme un déclic. Je me suis souvenue de quand j’étais petite, des petites boîtes en métal de parfum solide Yves Rocher, que je collectionnais. Dans cette parfumerie à Grenade, je me suis demandé, pourquoi ce produit a-t-il été oublié ? Cette question ne m’a pas lâchée de toutes les vacances.

En rentrant, j’ai réalisé une étude de marché sur les parfums : le marché était demandeur de technologies solides, et cela répondait à la recherche du côté « nomade » du parfum, de l’avoir sur soi. C’était donc le bon moment et le bon angle pour me lancer !

Aujourd’hui, avec Sis Fragrances, un de mes objectifs est de redonner sa visibilité et sa légitimité au parfum solide, dont l’histoire remonte à l’Egypte ancienne !

Avec « Romance en Calabre », Sis Fragrances a été finaliste du Prix de l’Innovation Responsable 2024. Racontez-nous de quelle façon votre marque s’engage ?

Tout d’abord, je souhaitais que nos parfums soient fabriqués en France : ainsi, le packaging est fabriqué en Bretagne, les fragrances à Grasse, les étuis en région parisienne et Normandie, et le tout est conditionné dans les Hauts-de-France. Quant aux matières premières (cire, huile, papier), elles sont d’origine européenne.

Ensuite, si on regarde le packaging, la première chose, c’est que nos parfums sont rechargeables : d’après l’outil d’éco-conception SPICE tool qu’utilise mon fournisseur Albea, si on achète une recharge de parfum (au lieu de racheter la totalité quand on a fini son 1er pack), on économise 33% de poids de matière et 15% d’émissions de CO2.

Par ailleurs, grâce aux dimensions et poids réduits des parfums solides, on optimise notamment toutes les phases de transport des produits.

A propos de la formule, les cires et huiles sont la base du parfum solide, donc sans eau et sans alcool. Cette base contient 100% d’ingrédients d’origine naturelle, et aucune matière minérale. Quant à la substance parfumée, nous avons travaillé avec la maison de composition Payan Bertrant afin de trouver un équilibre de naturalité, sans refuser les matières synthétiques durables, qui contribuent à apporter rendu et tenue.

Et d’un point de vue social, quels sont les engagements de Sis Fragrances ?

L’entreprise Sis Fragrances fonctionne selon les principes de « l’économie sociale et solidaire » (ESS)[1].

Toutes les préparations de commandes sont réalisées dans des ESAT. C’est notre manière de soutenir les personnes en situation de handicap. Nous nous sommes engagés à ce que toutes les opérations manuelles futures (outre la préparation des commandes), se fassent en ESAT.

Pour l’instant, l’entreprise Sis Fragrances est encore toute petite et très jeune, mais en grandissant, j’espère pouvoir mettre en place d’autres choses en lien avec des associations.

Quels sont vos projets à court terme pour la suite de Sis Fragrances ?

En lançant mes produits, je me suis rendue compte qu’une marque de parfums ne pouvait pas être uniquement en vente sur internet. Je souhaite développer le réseau de parfumeries, parapharmacies, concept stores. C’est ça vraiment mon chantier sur la fin 2024. Je vais participer à différents salons, dont Maisons & Objet, afin de faire connaître la marque et ouvrir des points de vente.

J’ai aussi le projet de développer d’autres produits, mais pour l’instant je mets ma casquette « vente » !


[1] https://www.economie.gouv.fr/cedef/economie-sociale-et-solidaire

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