Par Isabelle Sadoux
La nouvelle exposition du musée des Impressionnismes de Giverny, intitulée Flower Power, est visible jusqu’au 7 janvier 2024. Dépaysement assuré.
Cette exposition, réalisée en collaboration avec la Kunsthalle München (institution artistique qui regroupe de nombreuses expositions à Munich, en Allemagne), explore les fleurs et leurs pouvoirs de l’Antiquité à nos jours. Mais pas seulement. Elle interroge sur le pouvoir des fleurs : quelle est la symbolique de la fleur au fil des siècles ? Au-delà de l’esthétique et de la poésie, quels messages les artistes ont-ils cherché à faire passer grâce au motif floral ?
Pourquoi les fleurs inspirent-elles autant les artistes ?
Symbole sentimental, mythologique, religieux ou même politique, le motif des fleurs inspire depuis longtemps. Leur faculté à renaître chaque année en suivant les cycles de la nature fascine. La littérature en témoigne.
Comme dans les Métamorphoses d’Ovide où les personnages de Hyacinthe, Narcisse et Clytie deviennent tous les trois une espèce florale après leur mort. Depuis, la légende perdure. Les écrivains usent de leurs mots pour vanter la splendeur des fleurs, en quête de leurs significations.
Comme le font aussi les artistes avec leur sensibilité. Odilon Redon et Auguste Rodin illustrent Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Le peintre Edward Burne-Jones consacre ainsi plusieurs œuvres au Roman de la Rose de Guillaume de Lorris. Et surtout les impressionnistes qui, de natures mortes en motifs floraux ne manquent pas de créativité. Figures incontournables du musée, ces impressionnistes sont en effet bien représentés : à leur époque, pour gagner leur vie, Bazille, Gauguin, Redon, Manet ou encore Cézanne réalisaient soit un autoportrait soit des fleurs – avec Parterre de marguerites de Gustave Caillebotte, ou Bouquet Champêtre de Delacroix par exemple –
Différents univers
Une centaine d’œuvres issues de différents univers sont ainsi exposées : peintures, sculptures, bijoux ou encore vidéos. Exploitées à travers différents thèmes (religions, politique, entre art et science ou encore fleurs impressionnistes), elles apportent des éléments de réflexion.
Ces thèmes sont explorés par de nombreux artistes plus contemporains comme Kapwani Kiwanga, Andy Wharhol ou encore le duo d’artistes Drift. Ce dernier présente par exemple « Fragile Future », un bronze phosphoreux composé de LED et d’aigrettes de pissenlit, qui semble s’intéresser à l’idée de la fragilité, celle de la fleur confrontée à la puissance de la lumière.
Pour évoquer le côté précieux des fleurs, un cabinet des curiosités présente des objets hétéroclites aux allures florales. À proximité de ce dernier, on trouve une œuvre inédite : un tableau vidéo représentant un bouquet de fleurs sur le rebord d’une fenêtre. « C’est une vidéo installée comme un tableau. Imaginée par un couple londonien, elle est basée sur une vraie peinture et évolue pendant trois heures selon les mouvements du vent et du temps. On voit le lever et le coucher du soleil, on peut également apercevoir des insectes », raconte Valérie Reis, chargée des expositions du musée des impressionnismes à Giverny.
Musée des Impressionnismes, 99, rue Claude-Monet à Giverny. Jusqu’au 7 janvier 2024