La maison de composition TechnicoFlor, spécialisée dans la création de parfums et d’arômes, est plus particulièrement connue pour son travail sur les matières premières naturelles. Afin d’accompagner sa forte croissance, elle vient d’inaugurer à Allauch, près de Marseille, un nouveau centre de production ultra-automatisé et « éco-pensé », qui permettra à l’entreprise familiale de doubler sa production tout en divisant par deux son temps de process.
Rencontre avec Maxime Gransart, directeur général adjoint de TechnicoFlor.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi votre nouvelle usine est « éco-pensée » ?
Lorsque nous avons pensé la construction et l’exploitation de notre centre de production, nous avons essayé de prendre en compte un maximum de facteurs d’impacts environnementaux, et de les réduire autant que nous le pouvions. Notre usine est d’ailleurs certifiée ISO 14001, une norme qui s’appuie sur le système de management environnemental d’une organisation. C’est pour nous une boussole dans notre engagement de réduction des impacts et des risques environnementaux. Cette nouvelle usine fait partie intégrante de notre démarche RSE.
Concrètement, comment cela se traduit-il dans vos process de production ?
Tout d’abord, notre nouveau site de production intègre un tri très poussé des matériaux et la valorisation des déchets. Par exemple, les matières premières que nous recevons sont livrées dans des fûts en aluminium ; ce métal étant hautement recyclable, nous nous assurons qu’après utilisation il est renvoyé aux bonnes filières de recyclage, afin de lui assurer une seconde vie.
Nous avons également mis en place des panneaux photovoltaïques, qui viendront recharger les véhicules hybrides. Nous aurions voulu en installer davantage et assurer une partie de notre consommation électrique via l’énergie solaire, mais la nature même de notre activité ne nous le permet pas : la parfumerie est aussi faite de matières hautement inflammables !
Enfin, nous avons mis en place un système de nettoyage haute pression, ce qui permet de réduire notre consommation d’eau, et installé un bassin de rétention des eaux pluviales pour alimenter un jardin parfumé autour du site.
Par ailleurs, le fait que notre usine soit ultra-automatisée va nous permettre de produire beaucoup plus rapidement et avec un nombre de tâches optimisé sur tout le process. Cela devrait réduire de fait nos consommations énergétiques : dès que nous aurons un historique minimum sur le fonctionnement de l’usine, nous pourrons calculer précisément ces réductions.
Il était très important pour nous d’avoir cette démarche « éco-pensée » pour notre nouvelle usine, que nous poursuivrons dans un objectif de progrès continu : on ne peut pas demander à nos fournisseurs d’être vigilants, ou à nos parfumeurs de réduire leur palette, si nous ne faisons pas attention nous-mêmes à notre production.
Justement, comment accompagnez-vous vos fournisseurs dans le cadre de votre programme d’approvisionnement responsable Better Tomorrow ?
Better Tomorrow, que nous avons mis en place l’année dernière, vise à établir et pérenniser des filières d’approvisionnement de matières premières responsables, tant du point de vue environnemental que social. Notre rôle est d’accompagner nos fournisseurs dans cette démarche et de créer des partenariats de long terme avec eux sur tous les critères, qui portent aujourd’hui principalement sur le respect de la biodiversité, l’utilisation des process de chimie verte, et les notions de commerce équitable.
Le programme est évolutif : pour le moment, nous nous concentrons sur les matières premières naturelles. Début 2023, toutes les matières seront concernées. Les critères seront également amenés à évoluer afin que TechnicoFlor soit toujours engagé au maximum des enjeux de responsabilité.
Ce nouveau site de production, ainsi que votre programme d’approvisionnement responsable, s’intègrent-ils dans une démarche RSE plus large ?
Tout à fait. En amont de notre chaîne de valeur, le programme Better Tomorrow se concentre sur nos achats responsables.
Ensuite, à l’étape de création des compositions, nous avons déjà mis en place un indice de biodégradabilité, BioD-Scent, qui aide les parfumeurs à travailler sur la biodégradabilité des formules.
Plus largement, nous travaillons actuellement sur un projet d’Eco-Score qui reprendra toutes les étapes du cycle de développement de nos produits : sourcing (via le programme Better Tomorrow), création des compositions (avec notamment une charte de formulation responsable), production (grâce à notre nouvelle usine) et livraison à nos clients.
Vos collaborateurs et vos clients ont-ils un rôle à jouer dans cette démarche ?
Nos fournisseurs, nos collaborateurs et nos clients sont trois parties prenantes clés pour nous. C’est avec nos collaborateurs que nous co-construisons notre démarche RSE. Cette année, nous avons mis en place avec eux le « Chantier RSE » en créant six groupes de travail, sur des thèmes tels que la biodiversité, l’éthique, le bien-être au travail… Chaque groupe a fait des propositions, et un grand nombre d’entre elles ont été retenues. Certaines initiatives seront mises en place dès cette année, comme par exemple l’engagement de TechnicoFlor au sein du collectif philanthropique 1% for the Planet : nous reversons 1% du chiffre d’affaires de notre gamme de parfums naturels à des associations liées à la défense de l’environnement.
Dans notre relation avec nos clients, notre rôle commun de travailler sur une parfumerie toujours plus responsable a une importance majeure : du travail conjoint sur les compositions que nous leur proposons, jusqu’à la livraison, en passant par les volumes de commande, chaque geste compte.
Enfin, nous sommes fiers d’avoir obtenu cette année la notation Platinum d’EcoVadis, décernée au « Top 1% » des entreprises placées au cœur des chaînes d’approvisionnement, et qui sanctionne leurs engagements environnementaux, sociaux et éthiques. Nous aurons à cœur d’honorer toujours plus ces engagements dans le futur.