Par Isabelle Sadoux
Suivez le guide… à travers l’Égypte et ses centaines de temples dédiés aux multiples divinités. Depuis Louxor jusqu’à Abou Simbel, ces majestueux sites sont des centres culturels, spirituels et politiques, où la vie et la mort sont fêtées lors de grandes processions.
S’ouvre ensuite la Vallée des rois qui abrite le fameux tombeau de Toutânkhamon. La vallée des reines renferme elle aussi de pures merveilles qui se révèlent sur les murs dans des couleurs éclatantes, comme le tombeau de Néfertari, les pyramides émergent du sable : un à un, les blocs colossaux s’empilent et érigent les tombeaux des rois éternels, gardés par le Sphinx majestueux. Comme avec les sculptures monumentales des souveraines et souverains, Khéphren, Hatshepsout, Thoutmosis III, etc ; les batailles mythiques qui ont rythmé leurs règnes défilent aussi sous nos yeux.
Laborieux de résumer en quelques mots ce périple coloré et vivant au cœur de l’Egypte des Pharaons, fascinante civilisation qui s’étend sur trois millénaires. La fascination est la même que celle des scientifiques français lors de la Campagne d’Égypte de 1798 à 1801. Selon le peintre David Roberts, « nous sommes un peuple de nains visitant une nation de géants ».
Le voyage se poursuit sur le Nil… fleuve sacré et source de la vie. Le rythme des crues et des saisons fournit le limon fertile nécessaire à l’épanouissement d’une faune et d’une flore luxuriantes. La vie quotidienne de l’Égypte ancienne se dévoile grâce à de magnifiques bas-reliefs, peintures et papyrus anciens.
Enfin, nous sommes transportés dans un au-delà, frôlant un plafond astronomique de Dendérah, qui culmine normalement à 15 mètres du sol et se déploie ici à perte de vue…
Et l’expérience devient sacrée
Occasion de nous souvenir des origines du parfum, – per fumum – produit sacré et vénéré lors des cérémonies mortuaires. On y brûle alors des poudres aromatiques pour honorer les dieux lors de rituels, s’attirer leurs bonnes grâces et les rejoindre dans cet au-delà.
Plus tard, le parfum entre dans la vie de tous les jours, les hommes et les femmes utilisant le parfum pour ses « vertus sacrées » et ses bienfaits : la séduction, la purification des corps ou pour des effets thérapeutiques. Experts de la technique de l’enfleurage, les Égyptiens se transmettent à l’oral leurs recettes pour empêcher la divulgation de leur maîtrise de fabrication.
Le plus connu des parfums est le kyphi, composé de résines de térébenthine, de safran, de raisins secs, de cannelle, de vin, de myrrhe, de miel entre autres. Les parfums de l’époque sont plus épais que ceux d’aujourd’hui, avec une consistance semblable à l’huile d’olive plutôt qu’à l’eau.
Que reste-t-il désormais des parfums égyptiens de l’époque antique ?
Comme pour toutes les époques marquantes de l’Histoire du monde, l’Égypte antique recèle encore de nombreux secrets. Une équipe de chercheurs s’est lancé un formidable défi, recréer un parfum porté par la reine Cléopâtre en personne. Comment est-ce possible ? Ces chercheurs ont rassemblé des résidus retrouvés dans des amphores. Ils ont récolté des informations provenant de textes anciens pour essayer de décrypter et ramener à la vie un parfum antique.
Grâce à l’étude d’anciens textes grecs pour retrouver les formules des célèbres parfumeurs antiques, Mendesian et Metopian, ils sont arrivés à un résultat concluant. La myrrhe était présente dans les deux amphores ; ils y ont ajouté de la cardamome, de la cannelle et de l’huile d’olive.
Difficile de savoir si la Reine Cléopâtre a porté un tel parfum. Et d’après certaines sources, elle aurait disposé d’ateliers personnels pour la création de ses fragrances. Mais l’idée fait rêver. Ce n’est déjà pas mal pour un parfum vieux de 2000 ans.
Il ne reste plus qu’à imaginer son effluve diffusé lors de l’exposition… donnant ainsi une dimension multisensorielle à créer… Un jour peut-être !