Rencontre avec un ingénieur passionné par les parfums, qui décide un jour de quitter son confort parisien pour lancer sa marque de parfums engagés et responsable Aemium.
Pouvez-vous nous parler de votre première rencontre avec le parfum ?
J’ai toujours été très sensible aux odeurs. Et la première dont je me souviens… c’est celle de mon doudou, un drap rose et blanc. Le parfait mix entre l’odeur du propre et l’odeur de la peau. C’est quelque chose qui m’a profondément marqué, et d’ailleurs, j’ai capturé en partie cette odeur dans l’un de mes parfums, Blooming Summer. Mais le premier vrai parfum qui m’a marqué, c’est celui de mon père : Azzaro pour Homme. Mon père est un exemple pour moi, rassurant, droit, travailleur et élégant. Je n’avais qu’une envie… « prendre son sillage » !
Vous avez fait vos armes dans au service de marques prestigieuses, quel a été le déclic qui vous a donné envie de créer votre propre marque ?
Ingénieur de formation, j’ai une véritable passion pour la conception produit, le monde industriel et la logistique. Certains s’étonnent d’ailleurs de voir un profil opérationnel comme le mien se lancer dans la création d’une marque de parfum. À vrai dire, mon inexpérience Marketing, je la revendique et la cultive pour rester le plus naturel possible (c’est ce que j’appelle « Le luxe d’être naturel », mon motto) : j’ai en effet la conviction que les clients du « monde d’après » vont davantage se tourner vers le « storyproving » que le « storytelling ». Ils voudront des produits de qualité, sains pour l’homme et propres pour l’environnement.
Il y a quelques années, certaines marques ont commencé à ouvrir la voie des produits naturels et je m’en réjouis. Mais sur l’éco-conception, j’estime que très peu ont fait un effort significatif. Cela m’attriste. À mon sens, il y a encore beaucoup trop de poids de verre, de capots et de plastiques non recyclables.
Or des solutions sont possibles. C’est ce qui m’a donné le déclic : créer le parfum de mes rêves, celui dont je serai toujours fier.
Pourquoi avoir choisi de proposer des ingrédients bio et/ou naturels ?
Faire du 100% naturel et du bio, je l’ai fait par conviction personnelle. On peut débattre longtemps des pour ou des contre, mais ce qui est certain, c’est qu’il existe une vraie demande.
Par ailleurs, je trouve que les a priori sur les parfums naturels ont la vie longue : peu facettés, tenues faibles, etc… Je le conteste et j’estime que certains de mes parfums ont une tenue qui dépasse de très bons parfums dits conventionnels.
La réalité, c’est que le naturel coûte cher, et à 15% de concentration dans la formule, ça fait très mal. La deuxième réalité, c’est que la palette est plus limitée ; il faut donc accepter de travailler différemment, sans certaines notes comme les muscs… C’est un vrai parti pris.
Pouvez vous nous parler de votre collection ?
J’ai choisi de faire des parfums unisexes. Des amis me disent que certains de mes parfums sont plus « typés » que d’autres. C’est leur perception. J’ai des clients hommes qui mettent Innocence in a Scent, un poudré fruité floral, et tant mieux.
Les créations d’ÆMIUM sont singulières et audacieuses, naturelles et uniques, comme les hommes et les femmes auxquels elles s’adressent.
La gamme olfactive des 7 parfums est très variée. Nous avons d’ailleurs un petit coffret découverte sur le site web qui permet de découvrir toutes ces fragrances de chez soi. Parfait dans la période actuelle pour s’évader… à moindres frais.