CLASSIQUE
JEAN PAUL GAULTIER
Jacques Cavallier
1993
Excentrique ou Classique ? Jean Paul Gaultier a renversé les codes de la mode en offrant aux hommes des jupes encore plus délirantes que le kilt écossais. Il a abordé la parfumerie comme il avait abordé la haute couture et le prêt-à-porter, en révolutionnaire singulier, exigeant et passionné. C’est en 1993 que son premier parfum, tout d’abord appelé Jean Paul Gaultier avant d’être rebaptisé Classique, voit le jour dans un emballage un peu punk : une boîte de conserve chromée.
À l’intérieur, un flacon de verre tout aussi iconique, un buste féminin en hommage au Stockman des maisons de couture et à la silhouette du Shocking de Schiaparelli, créé en 1937, déjà un oriental fleuri avec un cœur de jasmin et d’ylang-ylang et des notes de fond d’ambre. Mais la similitude s’arrête là.
Paré du célèbre bustier de la robe corset portée à ses débuts par Catherine Ringer des Rita Mitsouko, puis par Madonna dans une version côniques, le flacon de Classique est un retour aux sources, une madeleine de Proust. Et un témoignage d’amour à la grand-mère du couturier, qui l’avait non seulement initié à son art, mais qui lui avait également fourni ce qui allait devenir l’emblème de la marque, le corset, trouvé par hasard dans une malle.
D’un point de vue olfactif, Jacques Cavallier, alors parfumeurchez Firmenich, suit le fil de l’odeur de la poudre de riz mêlée à à des notes d’acétate benzyle très vernis à ongles, toujours en référence à la grand-mère de Jean Paul Gaultier. Le tout surpiqué de notes de fond vanillées, d’ambre, d’iris et de bois de cèdre tandis qu’un cœur de notes de gingembre aphrodisiaque pétille dans un halo de tubéreuse et de jasmin. En tête de ce défilé exaltant l’hyperféminité, la rose, enrichie d’extraits de fleur d’oranger, de mandarine, de citron, de bergamote et de notes un peu savonneuses. Un Classique rejoint par son homologue masculin en 1995, Le Mâle. Et rhabillé tous les ans, en édition limitée pour le plus grand bonheur des collectionneurs.