Terre d’Hermès

HERMÈS 

JEAN-CLAUDE ELLENA 

2006 

La maison Hermès a attendu huit ans avant de lancer un nouveau parfum masculin, avec Jean-Claude Ellena, qui fut le nez exclusif du célèbre sellier durant quatorze années (2004-2018). L’auteur du Journal d’un parfumeur, dans le contexte d’un masculin inspiré par le binôme vital de la terre et du ciel, coloré d’une palette allant de l’ocre au bleu, décida en 2006 de retravailler un accord évoqué par un paysage irlandais. 

Au folklore des farfadets qui cachent des marmites de pièces d’or au pied des arcs-en-ciel, Jean-Claude Ellena préféra retenir l’image d’un piquet de bois fiché dans la tourbe irlandaise : « Dans un paysage, un simple piqué planté dans la terre devient le signe de la présence de l’homme. Ce parfum devait être vertical », déclara le parfumeur.  

Terre d’Hermès est un parfum à la fois minéral et végétal. Pas de notes animales, mais la solide armature des effluves de cèdre à travers son équivalent synthétique, l’Iso E Super en surdose puissante prolongeant ses effets par des notes d’argile humide et de silex frotté, grâce à la magie des aldéhydes, pour y faire naître une chaleur essentielle. 

Mais avant de glisser de la terre au ciel, le parfum s’ouvre sur la séduction des agrumes, du pamplemousse et de l’orange, notes de tête associées au silex assurant la transition vers le poivre, le patchouli et la feuille de géranium. Trois éléments au cœur bien accroché pour faire de ce jus faussement discret, un succès quasi instantané. Son secret réside peut-être dans la simplicité harmonieuse de sa composition et de ses notes de fond, cèdre, vétiver et benjoin, assurant le détail égoïste, selon l’expression courante de la Maison Hermès pour désigner un luxe imperceptible de l’extérieur, connu seulement du créateur, mais dont tout le monde peut sentir la présence. 

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