5 questions à Elisabeth de Feydeau sur son livre « La Grande Histoire du Parfum » – éditions Larousse – 29,95 euros – 128 pages – en librairie depuis le 23 octobre 2019
Une couverture satinée, noir et or, scellée par un rabat… A qui s’adresse ce beau livre tout juste publié aux éditions Larousse ?
Larousse est un grand éditeur qui vise un large public. Ma mission était de rester accessible au plus nombre, tout en intéressant les connaisseurs et en leur apportant quelques pépites. Le grand écart, en quelque sorte…
Il y a 10 ans, j’avais publié une épopée de plusieurs centaines de pages sur le parfum. J’ai eu envie de rendre cette « grande histoire » abordable par tous, en l’enrichissant de nouveaux détails grâce à la recherche fondamentale que je mène en permanence sur le Parfum.
Présentée comme un coffret avec sa couverture à rabat, « La Grande Histoire du Parfum » est d’abord perçue comme un beau livre. Mais les lecteurs ont une bonne surprise en retournant la jaquette et en constatant son positionnement prix très raisonnable.
« La Grande Histoire du Parfum » : un titre qui évoque votre expertise d’historienne. Quelle approche avez-vous adoptée ?
Bien entendu, j’ai respecté le caractère encyclopédique de la maison d’édition Larousse. J’ai adopté un plan simple et chronologique, mais avec des titres et sous-titres qui font comprendre les particularités de chaque époque, par exemple sur l’aspect sacré du parfum à l’Antiquité. J’ai introduit 4 coupures qui rythment le livre et ouvrent d’autres perspectives. Ces 4 sections s’intitulent « La route des parfums ».
Comment avez-vous organisé cet ouvrage ?
J’ai voulu offrir différentes possibilités de lecture. C’est un livre que l’on peut ouvrir à n’importe quel chapitre pour y trouver des informations ainsi que de nombreuses photos et images d’archives.
En conclusion, j’ai introduit une galerie de portraits « L’arme des séducteurs et séductrices », de façon à montrer quel rôle le parfum a joué dans les différentes sociétés à travers les siècles.
Que pouvez-vous nous raconter au sujet des fac-similés qui ponctuent le livre ?
Le principe des fac-similés fait partie de cette collection de Larousse. Il s’agit de reproduction à l’identique d’archives. J’ai pu collaborer directement avec le service d’iconographie interne de l’éditeur, ce qui est une vraie richesse. Nous avons choisi ces archives sur des critères de beauté, comme des cadeaux.
Quel accueil avez-vous rencontré lorsque vous avez sollicité des les maisons de parfum, institutions, verriers ou cristalliers pour consulter leurs archives ?
De manière générale, par principe, je recherche une caution des marques lorsque j’écris à leurs sujets. Le processus est très fluide.
Pour ce livre, toutes les marques ont joué le jeu, en particulier celles qui sont dotées d’un service Patrimoine. La société Coty a volontiers partagé la richesse de son histoire, grâce à Véronique Coty, descendante du fondateur François Coty. De même, des maisons fondées au 19ème siècle comme Oriza L. Legrand ont ouvert leurs archives. Certaines marques ont apportées des illustrations inédites, que j’ai découvertes pour la première fois !
De manière générale, toute la profession s’est mobilisée. Je pense qu’un livre sur le parfum doit devenir le livre de toutes les maisons de parfum. Un acte collectif.
Élisabeth de Feydeau est titulaire d’une thèse en Doctorat d’Histoire à l’Université de la Sorbonne – Paris IV, intitulée De l’hygiène au rêve : l’industrie française du parfum de 1830 à 1945.
Ecrivain, elle a publié de nombreux ouvrages sur le parfum, notamment Jean-Louis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette (éd. Perrin, 2005) – Les Parfums, histoire, dictionnaire, anthologie (éd. Robert Laffon, 2011) – Le Roman des Guerlain. Parfumeurs de Paris, (éd. Flammarion, 2017).
Elle enseigne à l’ISIPCA depuis 1998.
En 2010, elle est nommée Chevalier des Arts et des Lettres.
En tant qu’experte en parfum, elle conseille les marques de luxe dans leur développement olfactif et culturel à travers sa société Arty Fragrances. Parallèlement, la marque Arty Fragrance by Élisabeth de Feydeau édite des bougies et parfums de niche inspirés par l’art de vivre français et l’esprit baroque du Château de Versailles.
Propos recueillis par Axelle de Larminat