A cette question souvent posée, Edmond Roudnitska répondait :
« C’est celui susceptible de satisfaire des personnes qui sont sensibles à la beauté. Et pour devenir sensible à la beauté, il faut s’y frotter, la contempler partout où elle se trouve : dans la nature d’abord, puis dans les œuvres d’art de tous les lieux, de tous les temps, pour en comprendre d’évolution. …
« C’est à dire qu’il est bon de s’intéresser à l’architecture, à la peinture, à la sculpture, à la musique, en considérant dans toutes ces œuvres leurs proportions, leur finalité, et en cherchant un juste équilibre entre l’action qu’elles ont sur notre affectivité et l’effet qu’elles produisent sur notre esprit…/…
« Un beau parfum, c’est donc celui qui nous procure un choc. Un choc sensoriel qui ébranle nos humeurs dans une toute première approche, certes, mais suivi d’un choc psychologique, d’autant plus durable que le parfum développe sa forme posément, au fil de sa lente évaporation, nous en révèle longuement la structure, généralement peu apparent, du moins les détails de sa silhouette, de telle sorte que si cette forme est originale, elle s’inscrira dans notre esprit qui ne l’oubliera pas et qui la reconnaîtra à la première nouvelle rencontre ».