Opium d’Yves Saint Laurent, Création en 1977 par Jean Louis Sieuzac.
Designer : Pierre Dinand
Notes de tête : Aldéhydes, Coriandre, Mandarine, Orange, Prune
Notes de Cœur : Ylang-ylang, Girofle, Cannelle, Jasmin, Rose
Notes de Fond : Patchouli, Benjoin, Labdanum, Myrrhe, Opopanax, Vanille
Description
YSL rêvait d’un parfum d’Orient qui évoquerait des fleurs de feu, des explosions de jaune, de rouge et de bleu. « Opium » dont les balbutiements remontent à l’année 1972, est une réponse aux premières salves de la parfumerie américaine, qui remettent en cause les acquis centenaires de la parfumerie française. La concentration d’Opium fut augmentée jusqu’à des niveaux jamais encore atteints en France.
« Je souhaite créer un parfum pour l’impératrice de Chine ».
A la fin des années 1970, Yves Saint-Laurent souhaite lancer un parfum marquant, addictif, un oriental d’une sensualité rappelant celle d’un Shalimar. C’est pourtant sur un essai dans la veine de Tabu ou d’un Youth Dew, que son choix se porta, un oriental aux notes fleuries et épicées, sur fond boisé de patchouli. Très puissant et diffusif, Opium s’ouvre sur des notes un peu fruitées et épicées (mandarine, coriandre, prune) et aldehydées, pour dévoiler un coeur floral où l’ylang-ylang joue la vedette, déployant ses notes sensuelles, mais qui associées au clou de girofle, accentue la facette épicée du parfum, sans forcément jouer dans le registre solaire. Le parfum s’épanouit sur un fond boisé, où domine le patchouli, aux côtés du santal mais aussi de notes baumées telles que la vanille et le benjoin.
Opium est un parfum marquant dans l’histoire de la parfumerie, car, outre son succès commercial, c’est le parfum qui lança en quelque sorte l’ère du marketing dans le domaine du parfum. En effet, Yves Saint-Laurent choisit un nom polarisant fort, (faisant référence à la drogue et à l’addiction, ce qui choqua beaucoup à l’époque), une égérie célèbre, et convoqua tout le gratin hollywoodien pour une grande soirée de lancement. Le flacon d’origine fut confié à Pierre Dinand, qui proposa la très belle idée d’un inrô, boite à compartiments, portée à la ceinture dans le Japon ancien, pour contenir des herbes médicinales, et qui fut réalisée en laque rouge. C’est aussi un des premiers parfums destinés certes aux Françaises, mais aussi aux Américaines. Ce fût donc une révolution dans le monde de la parfumerie. Il devint alors le leader des orientaux épicés, suivi, quelques années plus tard, par Coco, de Chanel.